Le mot "cendre volcanique" désigne les particules de roche pulvérisée relâchées dans l'atmosphère lors des éruptions volcaniques. Dans le cas d'éruptions fortement explosives, la cendre est expulsée violemment jusqu'à plusieurs dizaines de kilomètres d'altitude. Les particules les plus fines, de l'ordre du micromètre peuvent rester en suspension dans l'atmosphère durant plusieurs jours. Elles sont transportées par les vents d'altitude à de grandes distances du volcan source.

Depuis le début des années 80, près d'une centaine d'incidents consécutifs à l'absorption, par les réacteurs, d'air contaminé par de la cendre volcanique ont affecté des vols long-courriers. La cendre, formée principalement de cristaux de silicate, fond en effet vers 1100°C et s'amalgame alors sur les ailettes de stator et turbine, dans la partie chaude du moteur, qui atteint 1400°C à régime normal, ce qui peut faire caler le moteur. Les réacteurs de génération antérieure fonctionnaient à des températures moins élevées, ce qui les rendaient moins sensibles à ce risque. Dans le cas le plus grave, tous les moteurs calèrent, mais, heureusement, le pilote réussit à remettre les gaz une fois l'avion sorti de la zone d'air contaminé (après une perte d'altitude de plusieurs milliers de mètres).

Aucun crash dû à ces raisons n'a été rapporté à ce jour, mais on comprend aisément que le danger n'est pas à prendre à la légère. Outre le risque directement lié aux pannes moteur, la cendre volcanique présente d'autres caractéristiques dangereuses pour l'aviation. D'une part elle possède un fort pouvoir abrasif et par conséquent érode les structures de l'avion, le matériel de navigation et les pièces des moteurs. Elle opacifie les surfaces transparentes (fenêtres du cockpit) entraînant une réduction ou une perte de visibilité pour le pilote. Elle est généralement trop fine pour être arrêtée par les systèmes normaux de filtration et contamine donc les systèmes de climatisation et toute l'électronique pouvant amener à des pannes du système de navigation. Pour finir, elle est souvent associée à un brouillard d'acide sulfurique - H2SO4 produit par oxydation et hydratation du SO2 relâché lors de l'éruption - fortement corrosif.

COPYRIGHT © METEO FRANCE 2006/2009