Le phénomène vagues-submersion
Les submersions marines peuvent provoquer des inondations
sévères et rapides du littoral, des ports et des embouchures de fleuves
et rivières. Elles sont liées à une élévation extrême du niveau de la mer due à la combinaison de plusieurs phénomènes :
- l'intensité de la marée (niveau marin dû
principalement aux phénomènes astronomiques et à la configuration
géographique). Plus le coefficient est fort, plus le niveau de la mer à
marée haute est élevé.
- le passage d'une tempête, produisant une surélévation du niveau marin (appelée surcote) selon trois processus principaux :
- la forte houle ou les vagues qui contribuent à augmenter la hauteur d'eau ;
- le vent qui exerce des frottements à la surface de
l'eau, ce qui génère une modification des courants et du niveau de la
mer (accumulation d'eau à l'approche du littoral) ;
- la diminution de la pression atmosphérique. Le poids
de l'air décroît alors à la surface de la mer et, mécaniquement, le
niveau de la mer monte. Une diminution de la pression atmosphérique d'un
hectopascal (hPa) équivaut approximativement à une élévation d'un
centimètre de la hauteur d'eau.
Exemple : Une dépression de 980 hPa
(soit une différence de 35 hPa par rapport à la pression atmosphérique
moyenne de 1015 hPa) génère une surélévation d'environ 35 cm.
Le déferlement des vagues se traduit par un mouvement des
masses d'eau se propageant sur l'estran (zone couverte et découverte par
la marée). Les jetées, digues et autres infrastructures côtières
peuvent alors être franchies, fragilisées ou endommagées.
Les facteurs aggravants
La simultanéité des phénomènes décrits ci-dessus aggrave la
submersion, accroît les débordements et permet à la mer d'atteindre des
zones habituellement abritées. La gravité de ces débordements varie en
fonction de la hauteur d'eau atteinte, des volumes entrants et de la
vitesse d'écoulement des eaux.
L'intensité de ces phénomènes dépend fortement de la
configuration des fonds marins, de l'estran et des caractéristiques
géographiques des côtes comme :
- la diminution de la profondeur de la mer (à l'arrivée sur la
côte, l'énergie des vagues se transforme en surélévation du niveau
d'eau) ;
- la nature des fonds qui freine ou accélère la propagation de la vague vers la côte (sable, galets, vase...) ;
- l'orientation de la côte par rapport à la direction de propagation de la houle et des vagues.
Lors du passage de la tempête Xynthia (27-28 février 2010),
l'eau de mer est montée par endroits à plus de 2 m dans des habitations.
Cette nuit-là, les conditions atmosphériques ont provoqué une
surélévation du niveau marin (surcote météorologique) de 1,53 m à La
Rochelle, alors que le niveau de la mer était au plus haut (heure de
marée haute avec un coefficient de 102). La mer avait alors dépassé de
plus d'un mètre le niveau des plus grandes marées déjà observées.
Le 1er janvier 2010, la Côte d'Azur et la Corse sont touchées
par des trains de vagues exceptionnels pour la région. La bouée de Nice
enregistre des hauteurs significatives de 4 m. Ces vagues en provenance
des Baléares, associées parfois à une surcote de plus de 50 cm, vont
provoquer des déferlements très importants sur toute la côte, des îles
d'Hyères à Monaco et sur la côte occidentale de la Corse.
|