Résumé de la saison 2002

PERTURBATIONS TROPICALES de la SAISON CYCLONIQUE 2002

dans la zone Atlantique – Caraïbes – Golfe du Mexique

Le bilan chiffré de cette saison cyclonique 2002 indique un total de 12 phénomènes baptisés, assez voisin de la moyenne statistique de ces 10 dernières années, et 2 dépressions tropicales, mais chose remarquable, il n’y eut que 4 ouragans. Et encore, fallut-il attendre le 11 septembre pour répertorier le 1er ouragan de l’année, GUSTAV, ce qui est une date très tardive, encore plus que l’an dernier. Il y eut 2 ouragans intenses (classe 3 ou 4) : ISIDORE sur le Yucatan mexicain et LILI près de la Louisiane, alors qu’un autre cyclone, KYLE, eut une durée de vie exceptionnelle de 23 jours.

Les îles françaises de la Martinique et de la Guadeloupe n’auront connu qu’une brève et faible menace, les 22 et 23 septembre, celle liée à l’approche de la tempête tropicale LILI.

Première perturbation cyclonique de l’année, ARTHUR est une tempête tropicale issue d’une dépression « froide », formée dès le 9 dans le nord-est du Golfe du Mexique. Arrivée au niveau du Gulf Stream, au sortir du continent au niveau de la Caroline du Nord, elle acquiert des caractéristiques tropicales et est classée dépression tropicale n°1. Elle poursuit alors son déplacement vers l’est-nord-est et devient tempête tropicale le 15 juillet au matin. Elle perd son acartère de phénomène cyclonique tropical le lendemain après-midi à quelques 400 km au sud de Terre-Neuve.

Une perturbation située dans le nord du Golfe du Mexique devient la dépression tropicale n°2 le 4 août puis est baptisée BERTHA en soirée. Cette tempête tropicale modeste passe près de New Orleans en Louisiane. Un moment déclassée, la perturbation pluvieuse intéresse aussi l’état du Mississippi, avant de retrouver les eaux du Golfe du Mexique. Du 7 au 9, la faible dépression tropicale intéresse le sud de l’Alabama, et l’extrême ouest de la Floride.

(pression minimale 1008 hPa, vent maximum soutenu 65 km/h le 5 ; 1 victime noyée Floride)

Le 5 août, la dépression tropicale n°3 est classée à quelques 500 km à l’est des côtes de la Georgie. Après un petit mouvement vers le sud, cette perturbation, devenue tempête tropicale le 6, se déplace vers le nord-est, puis devient tempête extra-tropicale de faible intensité à 450 km à l’ouest des Bermudes le 8.

La 1^ère véritable perturbation cyclonique sur l’Atlantique tropical apparaît le 29 août à 800 km au sud-ouest de l’archipel du Cap Vert. La dépression tropicale n°4 évolue alors vers l’ouest le long du 10°Nord avant de commencer une remontée vers l’ouest-nord-ouest. La tempête tropicale ne se renforce guère sur ces eaux chaudes et infléchit sa trajectoire vers le nord-ouest puis nord bien avant de menacer les Petites Antilles. DOLLY ne franchit pas le 55°Ouest, s’affaiblit puis se dissipe à quelques 1300 km au nord-est de l’arc antillais.

Une zone perturbée pluvio-orageuse s’organise les 1^er et 2 septembre à moins de 200 km au large des côtes américaines de Georgie et de Floride. Cette 5° dépression tropicale devient tempête tropicale, effectue une boucle par l’est et le sud puis atteint les côtes de Floride dans la nuit du 4 au 5. Elle traverse la péninsule d’est en ouest sous forme d’une perturbation mineure. Elle se dissipera assez vite dans le nord-est du golfe du Mexique les 5 et 6.

Une perturbation s’organise les 4 et 5 septembre dans le nord du Golfe du Mexique. Cette 6° dépression tropicale devient vite tempête tropicale à quelques 200 km au large de Galveston (Texas). Elle effectue une boucle par le sud puis atteint les côtes du Texas au nord-est de Corpus Christi avec une intensité des vents modérée, mais de très grosses pluies sur toute la région de San Antonio et alentours où elle se dissipe peu à peu.

Une onde tropicale assez bien organisée présente une structure tourbillonnaire dès le 4 septembre sur l’Atlantique tropical. Mais son renforcement ne s’effectue pas ; peu après que le centre spécialisé du NHC la classe dépression tropicale n°7, sa zone convective s’affaiblit loin au nord-est des Petites Antilles. Elle se désagrège le 8 rapidement.

Une zone dépressionnaire assez étendue intéresse l’archipel des Bahamas du 5 au 8 septembre. Elle est un peu mieux structurée le 8 et elle est classée dépression sub-tropicale n°8, sa genèse provenant d’un système non tropical. Le lendemain, alors qu’elle se déplace vers le nord-ouest, la tempête sub-tropicale acquiert plus de caractéristiques de cyclone tropical à plus de 600 km à l’est des côtes américaines de Georgie et de Caroline du Sud. Elle s’approche alors des côtes sans les toucher vraiment, passe près de la Caroline du Nord et de la Virginie. GUSTAV devient ouragan le 11 à 300 km à l’est de Philadelphie puis file vers le nord-est pour toucher durement Halifax et la Nouvelle Ecosse. Elle devient forte tempête extra-tropicale le 12 près de Terre-Neuve.

Une zone perturbée située dans la moitié nord du Golfe du Mexique devient la 9° dépression tropicale à environ 450 km au sud d’Apalachicola (ouest Floride). Renforcée au stade de tempête tropicale d’intensité modérée, elle remonte vers le nord-ouest puis le nord et touche, accompagnée de pluies importantes, les états du Mississippi, Alabama et l’ouest de la Floride. Le système dépressionnnaire pluvieux poursuit sa route sur les terres de Georgie.

Une onde tropicale « vigoureuse » aborde l’arc antillais durant la journée du 14, accompagnée d’un minimum de pression dans sa partie sud. Elle est classée dépression tropicale n°10 alors que son centre mal défini touche Trinidad. Tandis que l’activité pluvio-orageuse assez forte intéresse les îles situées au nord de la Martinique puis plus à l’ouest Porto Rico et Hispaniola, le minimum barométrique, beaucoup plus au sud, file à 35 km/h le long du 11°Nord et se dissipe le 15 en début d’après-midi vers Curaçao et Bonaire, au nord-ouest des côtes du Venezuela.

Moins de 2 jours plus tard, cette zone perturbée redonne naissance à la D.T. 10, puis à la tempête ISIDORE en fin de nuit du 17 au 18, à moins de 150 km au sud de la Jamaïque. Elle se renforce alors progressivement, atteint l’intensité d’ouragan le 19 alors qu’elle passe sur les îles Cayman. C’est un ouragan de classe 2 qui traverse l’ouest de l’île de Cuba, puis longe les côtes nord de la presqu’île du Yucatan le 22, alors qu’il atteint la classe 3. Il pénètre ensuite à l’intérieur des terres en s’affaiblissant en tempête tropicale le 23, et émerge dans le Golfe du Mexique le 24. Il se dirige alors plein Nord en direction de la Louisiane, qu’il abordera le 26 près de la Nouvelle-Orléans.

(classe 3 : pression minimale 934 hPa, vent maximum soutenu 205 km/h le 22 ; 6 morts)

Une zone perturbée d’origine sub-tropicale s’organise à plus de 1200 km à l’est des Bermudes, en plein centre Atlantique, et devient la 11° dépression tropicale de l’année. Le 18 septembre au matin, elle atteint l’intensité de tempête tropicale alors qu’elle s’éloigne vers le nord en direction des eaux plus froides.

Une nouvelle zone perturbée d’origine sub-tropicale, un peu comme Joséphine 3 jours plus tôt, s’organise à plus de 1400 km au sud-est des Bermudes, en plein centre Atlantique. Elle n’acquiert guère de caractéristiques tropicales, et devient la dépression sub-tropicale n°12, alors qu’elle remonte vers le nord. Le 21, elle devient tempête sub-tropicale, puis tempête tropicale KYLE le 22. Elle entreprend ensuite une boucle en se dirigeant vers le sud ou sud-ouest. Du 25 au 28, elle atteint l’intensité d’ouragan de classe 1, en poursuivant une trajectoire vers le sud-ouest, qui l’amène à 1200 km au nord de Saint-Martin. Puis, ce cyclone continue une vie « d’errance », longue, à déplacement lent et à multiples changements de direction, tout en se rapprochant tout de même du continent nord-américain. Enfin, les 11 et 12 octobre, KYLE, à la limite d’une faible tempête et d’une dépression tropicale, longe les côtes de la Georgie jusqu’à la Virginie avant de « mourir » au large du Cap Hatteras, après 23 jours d’existence au nord du Tropique.

Une onde tropicale se structure sur l’Atlantique tropical et est classée dépression tropicale n°13 alors qu’elle se situe à plus de 1600 km à l’est de Trinidad, le 21 septembre. Tempête tropicale baptisée LILI le lendemain, elle traverse les Petites Antilles au niveau des Grenadines, avec des vents de 90 km/h, et poursuit son déplacement vers l’ouest-nord-ouest. Le 26, elle est déclassée en dépression tropicale, puis en onde tropicale, avant de rapidement se régénérer. Le 27, elle est à nouveau tempête tropicale, et se dirige vers le nord. Elle contourne la Jamaïque par le nord-est, devient ouragan le 30, puis touche la pointe Ouest de Cuba, région de Pinar del Rio, au stade d’ouragan de classe 2. En atteignant les eaux du Golfe du Mexique, LILI devient rapidement ouragan de classe 3 puis 4 le 2. Elle aborde la Louisiane juste après s’être affaibli à la classe 1. Elle entre le 3 à l’intérieur des terres avant d’être repris par une perturbation des latitudes tempérées.

Une onde tropicale située dans l’ouest de la Caraïbe se structure au nord du Honduras. Elle est classée dépression tropicale n°14 le 14 octobre. Son déplacement vers le nord est lent au départ, puis progressivement, elle se dirige vers le nord-est en direction du centre de Cuba (région de Cienfuegos), qu’elle traverse en journée du 16, sans s’être renforcée. Alors que la dépression tropicale se dirige vers les Bahamas, elles est absorbée par un front froid d’une perturbation des latitudes tempérées.