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L'échelle européenne de risque d'avalanche
Guide d'utilisation
En avril 1993, répondant aux voeux de nombreuses associations
de pratiquants de la montagne, un groupe de travail réunissant
les services de prévision du risque d'avalanche des pays
de l'arc alpin a adopté une échelle de risque d'avalanche
commune. Cette échelle est actuellement utilisée
par tous les pays de l'Europe occidentale.
Le principe de l'échelle
L'échelle européenne de risque d'avalanche comporte
5 niveaux de risque définis par une évaluation de
la stabilité et de ses conséquences en terme de
probabilité de déclenchement d'avalanche. Aucun
des indices de risque n'est à négliger. En montagne
le risque 0 n'existe pas et le danger auquel s'expose le skieur,
le surfeur ou le piéton avec ou sans raquettes, croît
avec la valeur des indices.
Le risque d'avalanche n'étant pas un paramètre mesurable,
chaque indice de l'échelle traduit non pas ce qui va se
produire, mais ce qui peut se produire avec la meilleure probabilité,
eu égard à l'analyse de la situation et à
l'état des connaissances.
L'interprétation
- Surcharges
Les indices sont ordonnés en fonction de l'évaluation
de l'instabilité et de son extension géographique.
La probabilité de déclenchement prend en compte
la surcharge suffisante pour qu'il y ait déclenchement :
plus l'instabilité est grande, plus la surcharge nécessaire
est faible. Une forte surcharge est typiquement celle imposée
par un groupe de skieurs ou de piétons, , une faible surcharge
est celle provoquée par un skieur (ou piéton). Cette
notion de surcharge doit être considérée comme
un indicateur relatif de l'instabilité et interprétée
en termes statistiques. Les indices 1 et 2 décrivent un
risque de déclenchements " surtout "
par forte surcharge; cela signifie que la très grande majorité
des déclenchements sont à craindre par forte surcharge,
sans exclure, dans de rares cas isolés, qu'une faible surcharge
soit suffisante. La façon de skier influe d'ailleurs sur
cette notion de surcharge : skier en douceur ou en en force
n'a pas le même effet sur le manteau neigeux.
- Sur les pentesPentes raides et suffisamment raides...
Dans leur très grande majorité, les avalanches se
produisent sur des pentes comprises entre 25 et 45°. L'expression
" pentes raides " utilisée dans la
définition du risque faible (1) renvoie à une partie
seulement de ces zones particulièrement propices aux avalanches
non seulement en raison de leur déclivité, mais
aussi de leur configuration, de la nature du terrain, de la proximité
des crêtes. Les " pentes suffisamment raides "
recouvrent l'ensemble des pentes où des avalanches sont
possibles.
- Extension géographique...
Les termes " rares ", " quelques "
utilisés pour les indices 1 et 2 indiquent une instabilité
localisée à un petit nombre de pentes dont les expositions
sont le plus souvent précisées dans le bulletin.
De " nombreuses " pentes (indice 3) signifient
que l'instabilité s'étend et affecte un grand nombre
de pentes dont les caractéristiques topographiques sont
généralement décrites dans le bulletin. Avec
la " plupart " des pentes (indice 4) apparaît
la notion de généralisation d'une forte instabilité
qui peut affecter la majorité des pentes de l'ensemble
des secteurs géographiques ou de certains secteurs caractérisés
par une exposition, une tranche d'altitude ou une plage horaire.
L'indice 5 traduit une très forte instabilité généralisée
du manteau neigeux sur l'ensemble des pentes, quelle que soit
leur orientation.
- Départs et déclenchements
Des indices 1 à 4, l'échelle différencie
les risques de déclenchement accidentel (provoqué
par le skieur lui-même) et les risques de déclenchement
naturel ( départ spontané, sans action extérieure).
Lorsque l'indice 5 est utilisé, l'instabilité généralisée
du manteau neigeux est telle qu'il n'est plus nécessaire
distinguer le type de déclenchement. Pour éviter
toute confusion, le terme " départ "
concerne les avalanches qui se produisent spontanément,
le terme " déclenchement " est
réservé aux déclenchements provoqués
par le ou les skieur(s).
- Dans certaines situations
Dans la définition des indices 3 et 4, l'expression " dans
certaines situations " signifie que si le risque
de déclenchement accidentel est toujours de niveau 3 ou
4, marqué ou fort, il n'en est pas de même pour le
risque de départs naturels qui peut être plus faible.
Ces nuances sont indiquées dans le corps du bulletin d'estimation
du risque d'avalanche. C'est notamment le cas lorsque l'éloignement
des dernières chutes de neige ou un manteau neigeux de
faible épaisseur mais dont la structure est particulièrement
sensible aux surcharges accidentelles, réduisent le risque
de départs spontanés tout en maintenant un risque
de déclenchement marqué ou fort.
- Sur la taille des avalanches
Cette notion de taille ou de volume vaut surtout pour les avalanches
spontanées en raison de leur potentiel destructeur et moins
pour les avalanches déclenchées par les skieurs
eux-mêmes, dont on sait qu'elles n'ont pas besoin d'être
importantes pour avoir de graves conséquences.
Par coulées ou petites avalanches (indice 1), on entend
des écoulements de neige de faible extension, ne provoquant
pas de dégâts matériels. Le danger pour le
skieur est alors surtout lié à la configuration
du terrain : la rupture d'une plaque de moins de 20 cm d'épaisseur
peut être suffisante pour entraîner un skieur et lui
faire franchir une barre rocheuse.
Dans la définition de l'indice 2, (risque limité),
l'expression " des avalanches de grande ampleur ne sont
pas à attendre " signifie que la majorité
des avalanches qui peuvent se produire seront de petite taille,
quelques unes seulement d'entre elles pouvant être de taille
moyenne. Les indices 5 (toujours) et 4 (parfois) font références
aux " grosses avalanches ". Il s'agit des
avalanches de grande ampleur, pouvant atteindre plusieurs centaines
de mètres de largeur ou de longueur, susceptibles de provoquer
des dégâts matériels et qui constituent bien
sûr un grand danger pour les skieurs. Entre les coulées
ou petites avalanches et les grosses avalanches, se situe le large
éventail des avalanches de " taille moyenne ",
(indices 3 et 4), dont on peut dire qu'elles ne provoquent que
très rarement des dégâts matériels
et qu'elles constituent la majorité des avalanches déclenchées
par les skieurs.
Ce que décrivent les indices...
1. Risque Faible
La stabilité d'ensemble du manteau neigeux est bonne. Les
conditions sont alors les plus favorables pour la pratique de
la montagne. L'instabilité est peu marquée et localisée
dans de très rares secteurs caractérisés
par une forte déclivité, un environnement de crêtes
ou de cols, comportant des ruptures de pente. Le risque de déclenchement
n'est envisagé dans la majorité des cas que sous
l'effet de fortes surcharges. L'activité avalancheuse naturelle
ne peut se manifester que sous forme de coulées ou de petites
avalanches de faible extension.
Entre 1993 et 1999, sur l'ensemble des massifs, aucun accident
n'a été signalé alors que ce risque apparaît
dans 14% des bulletins.
2. Risque limité
La stabilité d'ensemble est satisfaisante mais une instabilité
localisée affecte quelques pentes dont l'exposition et
l'altitude sont le plus souvent mentionnées. Le risque
de déclenchement ne concerne qu'un nombre limité
de pentes. Il n'est à craindre en général
que sous l'effet de fortes surcharges (groupe de skieurs par exemple).
L'activité avalancheuse spontanée reste également
peu importante. Les coulées ou avalanches qui peuvent se
produire sont, dans la très grande majorité des
cas, de petite taille.
Entre 1993 et 1999, tous massifs confondus, près de 8%
des accidents connus ayant impliqué des skieurs
sont couverts par un risque 2 qui apparaît dans 39% des
bulletins.
3. Risque marqué
L'instabilité s'aggrave et s'étend à de nombreuses
pentes dont les particularités topographiques sont généralement
décrites dans le bulletin. Suivant les situations, il sera
fait mention des zones les plus exposées, sans oublier
que la réalité du terrain, notamment après
des épisodes de neige ventée, exclut une localisation
trop stricte des secteurs. L'instabilité est alors assez
marquée pour que des déclenchements puissent se
produire sous l'effet de faibles surcharges, comme le passage
d'un seul skieur. Dans le cas où une activité avalancheuse
" naturelle " est prévue, celle-ci
doit se traduire par un nombre restreint d'avalanches, de moyenne
importance dans la majorité des cas, quelques-unes d'entre
elles seulement pouvant prendre une assez grande extension. Des
dégâts matériels sont peu probables et restent
exceptionnels dans ce type de situation.
Entre 1993 et 1999, tous massifs confondus, 45% des accidents
connus ayant impliqué des skieurs sont couverts par un risque 3
qui apparaît dans 36% des bulletins.
4. Risque fort
L'instabilité affecte la plupart des pentes, dont les caractéristiques
peuvent encore, mais plus rarement, être signalées
dans le bulletin. Dans de nombreux secteurs concernés par
cette instabilité, il existe une forte probabilité
de déclenchement par faible surcharge (passage d'un seul
skieur par exemple). Si le risque de déclenchements accidentels
est toujours fort et préoccupant, il n'en est pas de même
pour le risque de départs naturels. En effet l'indice 4
décrit des situations nivologiques très différentes
où le risque de départ spontané d'avalanches
peut être fort comme il peut être peu marqué
ou même très faible. Ces nuances sont indiquées
dans les bulletins.
Entre 1993 et 1999, tous massifs confondus, 40% des accidents
connus ayant impliqué des skieurs sont couverts par un
risque 4 qui n'apparaît que dans 10% des bulletins.
5. Risque très fort
L'instabilité du manteau neigeux est alors très
forte et généralisée : épisodes
neigeux très actifs, froids et ventés, brutal réchauffement
accompagné de pluie affectant un manteau neigeux peu transformé...
De nombreuses et grosses avalanches peuvent se produire et atteindre
des zones à faible pente (inférieure à 20°).
Quelques unes des situations couvertes par un risque 5 présentent
un caractère de gravité exceptionnelle. Des avalanches
de grande ampleur, peuvent avoir de très graves conséquences
tant sur le plan humain que matériel. Pylônes, bâtiments
et routes peuvent être touchés et endommagés.
Dans les cas les plus préoccupants des bulletins spéciaux
sont émis vers les services de sécurité régionaux
et départementaux ainsi que vers les médias (bulletin
régional d'alerte météorologique " avalanche ",
communiqués météorologique de presse).
Entre 1993 et 1999, tous massifs confondus, 7% des accidents accidents connus ayant
impliqué des skieurs sont couverts par un risque 5 qui
apparaît dans moins de 2% des bulletins.
A noter que les situations où le risque est de niveau 5 ne sont
pas favorables à la pratique du ski hors piste ou de randonnée, ce qui
limite le risque de déclenchements accidentels. |