Historiquement, la variabilité synoptique de la mousson d'Afrique de l'Ouest a été essentiellement étudiée sous l'angle dynamique des perturbations cycloniques de la moyenne troposphère appelées ondes d'Est Africaines. Parallèlement, le rôle de la dépression saharienne dans la mise en place de la mousson ainsi que dans sa variabilité intrasaisonnière et synoptique a été démontré. Plus particulièrement, elle intervient dans la mise en place des intrusions d'humidité de basses couches ou « monsoon surge » au Sahel, où l'humidité est un facteur essentiel pour la formation de précipitations. Nous proposons ici une approche intégrée des interactions entre la dépression saharienne et ces ondes d'Est pendant la saison mousson. Nous avons montré récemment que la variable « eau précipitable » permettait d'analyser la variabilité synoptique liée aux ondes d'est se propageant le long du flanc nord du Jet d'Est Africain, notamment leur lien avec les processus convectifs. Une approche composite basée sur les évènements synoptiques particulièrement humides en termes d'eau précipitable nous permet de mettre en évidence le rôle des processus diabatiques dans l'évolution des anomalies humides associées à ces évènements. L'utilisation conjointe d'observations satellitales de pluie, de nébulosité et de rayonnement permet d'étudier le réalisme et la robustesse des résultats obtenus avec la réanalyse ERA-Interim. L'analyse des bilan de température et d'humidité, ainsi que de leurs différentes composantes (advections, source de chaleur apparentes, rayonnement et puits d'humidité) permet ensuite de mieux comprendre le couplage entre la dépression thermique saharienne, l'onde d'est et les processus diabatiques.