Différentes configurations de simulations du manteau neigeux sur le nord de l'Eurasie ont été effectuées avec le modèle de neige Crocus couplé au modèle de sol ISBA-DF. Elles ont utilisé des jeux de forçage météorologique différents et des options différentes du modèle. Une évaluation détaillée des caractéristiques du manteau neigeux simulé sur la période 1979-1993 riche en observations, montre que les meilleures simulations sont obtenues avec le forçage ERA-interim à condition de prendre en compte la sublimation associée aux épisodes de transport de neige par le vent. On obtient alors des simulations qui présentent de très faibles biais et de fortes corrélations, tant en terme de hauteur de neige, que d'équivalent en eau, de densité et de début et de fin d'enneigement. Grâce à une simulation réaliste de la densité et de la hauteur de neige, la température du sol à 20 cm de profondeur est également bien reproduite. En terme d'équivalent en eau, les simulations sont d'aussi bonne qualité que les estimations satellitaires qui assimilent les observations de hauteur de neige des stations synoptiques, contrairement aux simulations qui n'utilisent aucune observation ni en terme de calibration, ni en terme d'assimilation. Le contexte de validation ainsi construit a permis également d'évaluer la représentation de la couverture neigeuse de la réanalyse du 20eme siècle 20CR. Malgré la mise en évidence d'une surestimation des précipitations hivernales, 20CR reproduit très bien le début d'enneigement en octobre et novembre sur l'Eurasie, et ceci depuis 1891. Sur la période de disponibilité des mesures satellitaires, 20CR se montre plus performant sur ces 2 mois que le produit satellitaire de la NOAA quand on compare ces 2 sources d'information aux observations faites dans les stations synoptiques. Ceci ouvre des perspectives nouvelles pour l'étude des interactions entre l'enneigement et la variabilité climatique.