Orateur: Pierre Nabat
exposé
En modifiant le bilan radiatif de la Terre, les aérosols ont des effets très importants sur son climat. Etant donné leur grande variabilité spatio-temporelle, des études doivent être menées à l'échelle régionale. Le bassin méditerranéen est ainsi une région où les aérosols de différentes sources s'accumulent : poussières désertiques du Sahara, aérosols anthropiques d'Europe et sels marins issus de la mer Méditerranée. Son climat est très sensible à ce forçage radiatif.
Ce travail s'appuie sur le modèle régional de climat RegCM4, développé à l'ICTP (Trieste), et qui comprend un schéma interactif d'aérosols. La paramétrisation des poussières désertiques est cruciale car ce sont les aérosols majoritaires en masse sur cette région. Deux distributions de la taille des poussières désertiques sont comparées. La première, dans laquelle l'émission dépend de l'énergie cinétique de chaque particule frappant la surface, surestime la fraction des poussières submicroniques. La deuxième, basée sur une analogie avec la fragmentation des matériaux cassants, montre de meilleurs résultats en comparaison avec des données satellites (MODIS) et in-situ (AERONET), à la fois à l'échelle saisonnière et pour des événements ponctuels.
Afin de comprendre l'influence des aérosols sur le climat méditerranéen à différentes échelles, deux simulations longues ont été menées sur la période 2000-2009 : la première sans aérosols et la deuxième avec aérosols interactifs. Le contenu atmosphérique en aérosols, que l'on peut estimer à l'aide de l'épaisseur optique, montre une forte variabilité spatio-temporelle à différentes échelles. Cette variabilité des aérosols a un impact notable sur le climat méditerranéen. On étudiera ainsi ses conséquences directes sur le rayonnement et on considèrera également son influence sur des paramètres atmosphériques comme la température et les précipitations.