Orateur: David Saint-Martin
exposé
La diminution record de la couche d'ozone au dessus de l'Arctique à la fin de l'hiver 2011 (Manney et al., 2011), qui semble liée à des conditions dynamiques exceptionnelles "notamment la grande persistance d'un vortex très froid" relance le débat sur la possible rétroaction positive de l'ozone (vortex froid→ moins d'ozone→ vortex froid). Déjà esquissée dans un certain nombre d'études (Austin et al., 1992, par exemple), elle est relativement bien documentée en ce qui concerne l'effet de la dynamique stratosphérique sur la distribution de l'ozone. Cet effet peut être de nature purement dynamique (réduction du transport d'ozone depuis les hautes latitudes) ou chimique (seuil de température d'activation des PSCs dépassé). Ces modifications du champ d'ozone perturbe en retour la dynamique atmosphérique en réduisant le chauffage radiatif. Cette boucle de rétroaction reste encore assez peu documentée dans le cas de l'Arctique et doit être approfondie et quantifiée avec les nouveaux outils dont nous disposons désormais (modèles de chimie-climat). Dans cette étude, nous évaluons l'importance de ces interactions dynamique-rayonnement-chimie à l'aide du modèle CNRM-CCM (Michou et al., 2011) et montrons que seule une représentation détaillée de la chimie de l'ozone dans la stratosphère arctique hivernale peut permettre la modélisation d'évènements extrêmes, tels que ceux de la fin d'hiver 2010-2011.